Il existe ! Il s’est laissé approcher ! Kingdom Hearts III en non avant-première dans ces quelques lignes qui suivent !

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L’avis de Yukion’na, envoyée spéciale JapEx pour FFDream :

Il était une fois…

Cinq ans que le dixième opus de la saga Kingdom Hearts a été annoncé. En effet, c’est durant l’E3 2013 que ce troisième épisode numéroté fut officialisé. Cependant, cela fait bien plus qu’une demi-décennie que j’attends de pouvoir y jouer manette en main. Cela remonte à la sortie de Kingdom Hearts II il y a déjà 12 ans, le 29 septembre 2006. Il se sera donc écoulé une dizaine d’années entre ces deux épisodes principaux. Bien sûr, de nombreux jeux tirés de la série principale sont parus sur consoles, smartphone et même navigateur web entre temps. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas anecdotiques et participent à l’enrichissement de la trame tentaculaire de la série avec plus (Birth by Sleep) ou moins (Coded) de réussite. Enfin, l’objet ici n’est pas de vous refaire l’historique de la saga mais simplement d’insister sur le fait que cela fait un moment que j’attends de pouvoir tâter ce troisième épisode.

FIRST BREATH

Rentrons à présent dans le vif du sujet. Après de nombreuses bandes-annonces très alléchantes, c’est à Japan Expo que Square Enix met à disposition des joueurs de l’Hexagone la démo de cette semi-arlésienne tant attendue. Je peux donc enfin y jouer et un grand merci à Square Enix France de m’avoir permis de découvrir cette démo dans de bonnes conditions, au calme dans une salle en marge du salon. Petite précision, la démo tournait sur une PS4 avec les voix anglaises et sous-titrée en français. C’est également la même (en un peu plus courte) que celle du 17 mai dernier diffusée pour une poignée de journalistes américains peu avant l’E3.

J’ai toujours du mal à croire que je vais enfin jouer à KHIII mais me voilà manette en main et casque sur les oreilles, fin prête pour lancer cette fameuse démo. Sur le menu, nous avons le choix entre deux mondes : Olympe (Hercule) et Toy Box (Toy Story). Pour des raisons évidentes, je choisis de commencer par le monde de Toy Story. Après une cinématique introductive moyennement longue (que vous avez probablement déjà vue) qui met cependant immédiatement dans l’ambiance, je retrouve enfin Sora sous sa forme de jouet dans la chambre d’Andy. Il est évidemment toujours accompagné par ses fidèles amis Dingo et Donald, eux aussi transformés en jouets. Nos trois héros font la rencontre de Woody, Buzz et d’une partie de leurs compagnons. En effet, il faudra partir à la recherche des compagnons manquants.

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Ce qui m’a tout d’abord frappée, c’est la qualité et le détail particulier apporté aux différents personnages et notamment les textures. On peut voir les traces d’usures, les égratignures et jusqu’au moindre fil qui compose les vêtements. C’est bluffant, sans parler de la modélisation des personnages qui reprend et même améliore les modèles d’origines qui sont ici sublimés. Bel hommage au premier long-métrage en images de synthèse du studio Pixar. Côté décor, le monde se compose de trois zones : la chambre d’Andy, la rue et le magasin de jouets. Nos chers héros étant réduits à l’échelle d’un jouet, la sensation de grandeur est accentuée. Nous avons vraiment le sentiment d’être tout petit et cela s’accentue davantage avec Sora lorsque nous sortons et nous retrouvons dans la rue qui paraît alors immense. Je commence donc à faire mes armes avec notre héros et ses amis qui se retrouvent, une fois n’est pas coutume, face à une bande de Sans-cœur !

Les combats sont d’une fluidité et d’un dynamisme sans pareil. Pas le temps de s’ennuyer, il y a toujours une action quelconque à faire.
Le système de combat reprend dans les grandes lignes celui de Birth by Sleep associé à celui de Dream Drop Distance, à la manière de ce que nous pouvions déjà voir dans 0.2 avec l’épisode d’Aqua. Nous avons donc le système de commandes que nous connaissons bien avec l’attaque, la magie, les objets, etc. ainsi que toutes les actions que nous pouvons effectuer suite aux différents combos réalisés. Les actions en duo avec Buzz, Dingo, Donald, ou Woody s’enchaînent en fonction des différents coups effectués. Les invocations d’attractions que j’attendais avec impatience ne m’ont pas déçu le moins du monde. J’ai pu tester dans ce monde-là, l’attraction des tasses et celle du bateau pirate qui balaient tout sur leur passage et font le ménage dans la pièce en quelques instants. Nous en prenons plein la vue visuellement, c’est superbe. C’est l’occasion également de tester trois keyblades différentes : Insigne d’Infini pour Toy Story, Zygomagique pour Monstres & Cie.et À Tout Jamais pour Raiponce.

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Une fois sortie de la chambre, j’avance dans la rue et me dirige vers le sacro-saint magasin de jouets, autre chose que j’attendais beaucoup. Suite à une nouvelle petite cinématique, me voilà aux commandes d’un Giga, sorte de mécha, hommage aux robots japonais. Le petit tutoriel nous explique qu’il y a trois types de Gigas différents avec chacun des caractéristiques, des actions et des attaques différentes. Personnellement, j’ai testé les trois et je n’ai pas constaté de différence flagrante entre les trois gros robots. En revanche, j’ai pu admirer le grand retour de la principale Némésis de Kingdom Hearts : la caméra. Avec les Gigas nous pouvons soit tirer à distance sur les ennemis soit nous battre au corps à corps (entre autres). À distance, pas de problème mais là où le bât blesse, c’est au corps à corps. Une fois qu’on engage le combat au corps à corps contre un autre Giga ou même contre des Sans-cœur, la caméra ne suit plus du tout. Elle est brouillonne, compliquée à maîtriser et nous nous retrouvons dans la quasi impossibilité de voir où nous frappons, ce qui est un tantinet rageant en plus d’être handicapant. Espérons que cela soit bien corrigé d’ici la sortie du jeu en janvier 2019. Finalement, après le combat laborieux face aux Gigas, un message à l’écran me gratifie d’un « Merci d’avoir joué ! ».

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L’épreuve de Titan

J’enchaîne immédiatement avec le deuxième monde bien connu d’Hercule : l’Olympe ! À peine lancé dans le monde que je récupère Sora, Dingo et Donald dans leur tenue normale sur la falaise de l’Olympe en proie à une attaque de Titan qui est, ma foi, très en colère. Ici, nous changeons radicalement d’ambiance avec un monde qui est totalement à l’opposé de celui coloré et joyeux de Toy Box. C’est la tempête, il pleut à verse avec tout ce qui s’ensuit d’éclairs et d’orage. À noter l’effet mouillé sur les pierres, très joli visuellement. Je fais face à plusieurs bandes de Sans-cœur jusqu’au changement de zone. Là, c’est le grand soleil pour aller tout de suite défier Titan mais attention tout de même, il va falloir faire un peu de grimpette avant. Un nouveau tutoriel nous explique le fonctionnement de l’escalade de la falaise. En effet, Sora va pouvoir courir sur la falaise comme s’il marchait sur le sol mais Titan ne va bien sûr pas nous faciliter la tâche en nous lançant de gros blocs de pierre. Je slalome donc entre les différents blocs pour arriver jusqu’au sommet et être aux pieds de Titan. Pour vaincre le boss, rien de plus simple si l’on met de côté une fois encore la caméra qui refait des siennes. Il suffit de vider la barre de vie de chacun des pieds monstrueux du colosse tout en évitant de se faire écraser, si possible. Puis, une fois cela fait, il faut grimper sur Titan jusqu’au sommet de son crâne. Une fois là-haut, nous pouvons déclencher le Coup de Grâce de l’attraction Train d’Artifice pour l’achever. Une fois de plus, l’invocation nous en met plein les mirettes. Après cette action épique, un petit « Merci d’avoir joué ! » apparaît de nouveau à l’écran. Il est temps de redescendre de mon petit nuage et de retrouver la terre ferme avec le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux. Je suis comme une gamine qui ouvre ses cadeaux un matin de Noël, l’excitation est palpable.

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RECONNECT : bilan

Le bilan de cette démo est sans appel, c’est du très bon et c’est plus qu’encourageant pour le jeu final. La direction artistique est tout simplement sublime et le gameplay est très agréable bien que perfectible sur certains points (notamment la caméra comme d’habitude), ça pétille dans tous les sens sans être brouillon pour autant. Le jeu tourne très bien, pas de latence à signaler et les temps de chargement sont courts voire inexistants. Nous pouvons entendre dans cette démo de nouveaux morceaux composés par Yoko Shimomura comme le morceau d’exploration dans Toy Box qui correspond parfaitement au thème et à l’univers malgré le fait qu’à la longue, il peut sans doute devenir pénible à écouter en-dehors de ce contexte (pauvres petites oreilles des membres du staff Square Enix France présents tout le long du salon). Nous retiendrons aussi le morceau épique et qui nous prend aux tripes dans le monde de l’Olympe durant le combat contre Titan.

Il reste évidemment encore des ajustements et des modifications à faire mais rien d’alarmant, d’autant plus que cette démo n’a pas été modifiée depuis sa première diffusion en mai dernier. Les éventuels bugs seront sans aucun doute corrigés d’ici janvier comme par exemple une petite chose amusante que nous avons pu remarquer sur la texture de cheveux du jeune Xehanort lors d’une cinématique. Ses cheveux n’ont tout simplement pas de textures ou tout du moins aucune matière contrairement au reste des personnages, ce qui est plutôt étrange. Je ne parlerai pas du scénario dans cette démo car cela n’aurait eu aucun sens d’en critiquer les bribes révélées. Cela serait incompréhensible sorti de son contexte.

Enfin, hormis ces petits détails, tout le reste est très propre. Je n’ai aucune hésitation à dire que j’ai adoré ! Je suis plus que confiante et j’ai toujours autant hâte de jouer au jeu dans sa version finale pour découvrir enfin le dernier acte de la saga Xehanort. Sur ce, que votre cœur soit la clé qui vous guide !

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L’avis de LC :

L’ancien assimilé spin-off à la grande Final Fantasy en a fait du chemin, à tel point qu’il est devenu une série à part entière et un pilier aussi prestigieux que son aînée pour Square Enix. Je ne reprends pas l’historique énoncé dans l’avis précédent, mais rebondis naturellement dessus pour souligner les attentes liées à tant de jeux, tant d’années et aux ambitions de la conclusion de cette longue trilogie. C’est avec une ferveur naturelle, dans un moment presque surréaliste, que je me suis lancé dans cette expérience de 30 minutes.

Amitié, gloire et beauté

Les deux démos proposées ont été avant tout l’occasion de confirmer, manette en main, que le jeu est magnifique. Le souci du détail règne en maître, à tel point qu’il faut parfois qu’une texture “un peu trop normale” nous passe sous le nez (un sol, un zoom un peu disgracieux etc.) pour faire oublier qu’il ne s’agit pas d’un film d’animation interactif mais bien d’un jeu-vidéo amené à la vie par la puissance d’une console de jeu ! La modélisation, l’animation, les effets, la fluidité : pour une fois que les bandes-annonces reflètent la réalité !

La majorité de la qualité d’un KH se mesurant à son système de jeu, à l’attaque ! Les joutes sont nerveuses et les commandes répondent bien, avec moins de flottement que celui dans l’épisode « démo », 0.2. Chaque combat s’engage avec le malin plaisir connu d’avance qu’on en prendra plein les yeux. L’évolution des Keyblades en armes spéciales, les coups spéciaux qui en résultent ou les duos (ou trio !), sans compter les invocations spectaculaires : tout est fait pour faire de chaque combat un petit parc d’attractions duquel le terme ennui est banni à vie.
Reste à mesurer le défi que représenteront ces affrontements et naturellement les combats d’envergure contre les grands méchants, car en l’état, on roule sur le jeu avec un arsenal indécent sans déployer le moindre effort de stratégie pour instaurer sa loi. Gageons que ce qui a énormément entaché l’expérience FFXV avec des sacs de PV ne requérant aucune stratégie ne se reproduise pas ici. Le doute reste naturellement très mesuré dans la mesure où il s’agit d’une version de démonstration sur salon, calibrée pour procurer le moins de frustration possible, en plus du fait que le passif de la série offre des garanties.

Générosité semble être le meilleur qualificatif pour pré-définir l’expérience Kingdom Hearts III. Que cela concerne le travail sur la réalisation ou l’anticipation du plaisir du joueur en lui offrant une précieuse malle aux trésors ludiques, tout évoque le soin légendaire qui marque les plus grosses productions de l’entreprise. Le revers de la médaille, s’il est possible de l’évoquer aussi prématurément, se trouve dans un éventuel trop-plein et un déséquilibre entre qualité et quantité. En effet, s’il est agréable de varier les plaisirs au sein d’un même jeu pour vaincre la lassitude, l’ennemie de tout jeu-vidéo, les passages les moins maîtrisés s’en ressentent immédiatement. Le segment avec les robots du magasin de jouets, ou le combat épique contre le titan de pierre et ses interactions environnementales bancales, sont des exemples ciblés de passages fonctionnels mais dont la fantaisie est retenue par une technique approximative. La course un peu ridicule sur les murs (probablement directement empruntée à Dissidia), les esquives laborieuses sur ces mêmes murs, l’appréciation approximative des distances ou l’absence de véritable pesanteur sont certes des défauts un peu dérisoires face aux belles qualités en face, mais il s’agit aussi de points qui entachent un peu l’expérience… surtout quand il s’agit de séquences censées être spectaculaires et mémorables.


Si les réserves sont globalement toujours les mêmes avec Kingdom Hearts, la caméra pour le gameplay et la narration pour l’histoire aux longues cinématiques verbeuses et statiques, rendez-vous est repris en début d’année prochaine pour goûter au fruit du travail manifestement acharné des équipes de Tetsuya Nomura pour ce grand “final” !

DON’T THINK TWICE : bilan

+ Magnifique
+ Globalement, une synthèse exemplaire de l’essence de la série
+ Une odeur de générosité et de maîtrise


– Des phases de jeu peu digestes qu’il faudrait probablement recondenser sous forme de QTE assumées
– Des soucis graphiques à mettre sur le compte de la démo
– L’impression d’évolution qui condamne d’avance certaines ambitions, et qui peut rebuter les nouveaux venus ou les sceptiques

Infos utiles :

Kingdom Hearts III est attendu pour le 29 janvier 2019 sur PS4 et Xbox One. Plusieurs options d’achat sont disponibles.

  • Précommander l’édition Deluxe (PS4) accompagnée de trois figurines Bring Arts exclusives sur la

Boutique Square Enix

  • Précommander l’édition Deluxe simple (PS4) sur la

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  • Précommander l’édition Deluxe (X1) accompagnée de trois figurines Bring Arts exclusives sur la

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  • Précommander l’édition Deluxe simple (X1) sur la

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Nous remercions vivement Square Enix France, et notamment son délicieux CM, pour nous avoir permis de découvrir Kingdom Hearts III dans de bonnes conditions.