Genre : Action-RPG
Éditeur : Square-Enix
Développeur : Racjin
Console : Nintendo 3DS
Sortie française : 29/01/2016

Final Fantasy ne cessera jamais de nous surprendre. Après l’excellente série des Theathrythm sur 3DS, nous découvrons aujourd’hui sur cette même console Final Fantasy Explorers, un jeu de chasse des créatures mythiques de la saga, en solo ou en multijoueurs. Si beaucoup voient en lui le fils spirituel de la licence Monster Hunter, qu’en est-il réellement ? Le titre mérite-il l’investissement d’une quarantaine d’euros ? Nous avons compilé pour vous les éléments qui nous ont séduits, mais également ceux qui ont pu nous irriter.

Par PandaDono

La personnalisation de votre personnage sera la première étape du votre périple. Les possibilités de personnalisation vont à l’essentiel : choix du genre, du nom, de la coupe de cheveux, du visage et de la voix, et c’est à peu près tout. Dommage toutefois de ne pas pouvoir gérer la taille ou la carrure de son héros, ce qui aurait été agréable et aurait permis que les avatars se différencient davantage lors des parties multijoueurs. Second passage obligatoire : le choix de la classe du héros. Six seront proposés au départ, les quinze restantes seront à débloquer au cours du jeu en réalisant différents objectifs (réussir une mission, effectuer X fois une action etc…). Les jobs emblématiques de la saga, comme « chevalier dragon », « mage rouge » ou encore « dresseur »  répondent évidemment à l’appel. En plus d’avoir un large choix, vous pourrez très facilement changer de classe au cours du jeu : un système de sauvegarde de profil permet d’enregistrer votre classe actuelle avec votre équipement et vos techniques, ce qui permet de tester une autre classe, de l’enregistrer, et de facilement revenir à votre classe précédente sans devoir tout remettre en place manuellement.

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L’aventure reprend ensuite ses droits ! Le jeu se déroule selon ce modèle presque immuable :

– Sélectionner une quête parmi celles proposées à la guilde du village. Vous ne pouvez en sélectionner qu’une seule à la fois, ce qui est vraiment désagréable car cela oblige à faire des allers-retours souvent inutiles puisque certaines quêtes sont parfaitement réalisables en simultané.
– Déterminer une ou plusieurs sous-quêtes faisables en parallèle si vous le souhaitez (jusqu’à 7).
– Faire le tour des différentes boutiques si besoin (magasin, artisanat, laboratoire de monstres etc… nous y reviendrons plus loin)
– Sortir du village et rejoindre la zone de quête, à pied ou avec un vaisseau si la zone a déjà été découverte, avant d’être téléporté au village une fois la quête en cours terminée. Notez que les quêtes doivent être réalisées en un temps limité. Chaque fois que vous mourrez, si vous n’avez pas de queue de phénix ou de partenaire pour vous ramener à la vie, vous devrez sacrifier cinq minutes de ce temps pour réapparaître.

Vu comme cela, le jeu peut paraître très répétitif … et il l’est. Cela ne devrait pas trop rebuter les amoureux de farming et de crafting qui seront certainement ravis, mais les autres se lasseront assez vite. D’autant plus que les missions se ressemblent beaucoup et que la difficulté ne devient intéressante qu’une fois l’histoire principale bouclée (soit plusieurs heures de jeu tout de même), histoire qui au passage se révèle très accessoire. A noter que pour atténuer cet effet répétitif, il peut être intéressant de changer régulièrement la classe de son personnage pour découvrir les affrontements d’une manière différente.

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Les musiques sont très agréables, mais il est probable que les premières secondes du thème de combat, que vous entendrez trèèèèès souvent, aient raison de nos nerfs tant les affrontements contre les monstres de base sont rapides et nombreux. La réalisation n’a pas fait l’objet du même raffinement, et certaines textures trahissent un manque d’ambition flagrant. Les environnements de même nature (à savoir les différentes grottes, les différentes montagnes…) auront exactement les mêmes tracés sur la carte, accentuant ainsi le côté répétitif. L’ensemble ne manque pourtant pas de charme, mais il y avait matière à proposer beaucoup mieux.

Lors de parties multijoueurs, les ennemis seront heureusement plus coriaces, et c’est presque jubilatoire d’aller fracasser du boss avec ses amis. Cela confère au titre un aspect MMO bien agréable. On regrette tout de même l’absence d’échange d’objets/équipements entre joueurs, qui aurait rendu les interactions encore plus intéressantes. Quelques boss, dont 2 eidolons, sont exclusifs au jeu. Les autres sont des visages bien connus des fans que nous sommes. Les affrontements sont très réussis, et si ces combats vous semblent trop simples au premier abord, sachez que vous les affronterez à plusieurs reprises avec une difficulté accrue. Il sera possible au cours du jeu de « transmuer » les eidolons pour pouvoir ensuite les invoquer, ou bien vous en servir pour améliorer votre équipement. Cela vous sera enseigné au cours de l’histoire, mais pour cela, il faudra parvenir à utiliser la technique « Transmuer » lorsque les eidolons sont sur le point de trépasser. Dans la mesure où l’option n’apparaît pas toujours à ce moment précis, ou que parfois l’eidolon préfère s’écarter avant la fin de votre incantation, il vous faudra recommencer plusieurs fois les combats avant d’y parvenir. Oui, souvent cela se joue à pas grand-chose, et oui, ça peut vite devenir assez rageant de louper son coup.

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La caméra doit souvent être recadrée manuellement, c’est fastidieux mais on s’y fait assez vite. En revanche, le ciblage des monstres tournera vite au cauchemar, encore plus si un boss est présent dans la zone puisque le ciblage se fera automatiquement sur lui, même s’il est à l’autre bout du terrain, au détriment des autres monstres qui seront probablement sous votre nez. Concernant les compétences, le bilan est assez mitigé. Le choix est très large, quelle que soit la classe choisie, ce qui est une bonne chose. Cela permet de varier les façons de jouer sa classe suivant les missions ou les groupes de joueurs. Il est possible d’en équiper jusqu’à 8, qui gagneront des niveaux lorsqu’elles auront été suffisamment utilisées en combat, et il faudra racheter le niveau supérieur qui bénéficiera de statistiques bonus. Seulement voilà, le menu de gestion des compétences est un véritable enfer. Vous allez finir par vous retrouver avec un nombre incalculable de compétences (souvent des doublons avec des statistiques légèrement différentes) mais le plus embêtant, c’est que rien dans ce menu ne vous indique si vous avez déjà acheté telle ou telle compétence ! Il vous faudra alors changer de menu pour vérifier vous-même ce que vous possédez déjà, et ce afin d’éviter d’acheter plusieurs fois la même technique. Et CA, c’est vraiment TRÈS lourd.

Pour ce qui est de l’artisanat, vous aurez tout au long du jeu la possibilité de ramasser des composants dans la nature, ou d’en récupérer sur la carcasse de vos ennemis (boss compris). Ils vous serviront ensuite chez le forgeron pour créer des armes et des armures, ou bien pour les améliorer. Chaque composant peut être porté en 99 exemplaires chacun, et tout ce que vous ramasserez en supplément sera directement converti en gils, ce qui est vraiment très pratique quand on ramasse tout ce qui traîne. Malheureusement, le jeu n’offre aucune indication sur l’endroit où trouver tel ou tel composant tant que vous ne l’avez pas dans votre inventaire. Pas tellement pratique non plus.

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Tous les monstres du jeu (hors boss) peuvent vous accompagner en tant que compagnon lors de vos missions. Moyennant un item que les ennemis lâchent au combat et quelques gils, vous pourrez créer des compagnons au laboratoire de la ville, qui vous accompagneront ensuite en solo ou en multijoueurs. Ce petit côté « attrapez-les tous » pourra vous occuper un petit moment. Ils peuvent également être envoyés en mission spéciale nécessitant plus ou moins de temps, afin de vous ramener des composants d’artisanat. Par ailleurs, notez que seul le joueur hébergeant la partie aura la possibilité d’amener ses monstres en mission, sauf dans le cas d’une partie à quatre où aucun monstre ne pourra vous accompagner. L’IA des compagnons est plutôt bien gérée, ils prodiguent correctement les soins et les bonus lorsqu’ils le peuvent, mais n’attaqueront pas toujours efficacement les ennemis si vous n’appuyez pas sur la commande d’attaque de l’écran tactile. S’ils meurent au cours d’un combat, ils reviennent à la vie après un petit laps de temps, même en pleine bataille.

Abordons enfin les transformations en héros (car oui, on sait que vous n’attendez que cela !). Vous obtiendrez au cours du jeu le pouvoir de vous transformer un court instant lors des combats en l’un de vos héros préféré (chacun devant être débloqué d’une façon précise) : Cécil, Bartz, Terra, Cloud, Aerith, Tifa, Squall, Tidus, Yuna version FFX-2, Vaan ou Lightning. Lors de chaque transformation, vos techniques pourront être utilisées sans dépenser de points, jusqu’à pouvoir lancer l’attaque la plus célèbre du héros en question, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la transformation. Vous pourrez entendre le thème de combat de son épisode ainsi que leur voix originale. Chaque fois que vous débloquerez l’un de ces héros, vous débloquerez également la formule pour créer sa tenue et son arme emblématique ! Notez que les avatars masculins n’auront pas le plaisir de se grimer en Yuna ou Aerith, ni les demoiselles en Squall puisque le jeu s’en tiendra au genre choisi initialement (qu’il est possible de modifier à tout instant, donc pas d’inquiétude). En revanche, quel dommage de voir certains épisodes oubliés (où diable est passé FF IX par exemple?) tandis que certains opus sont représentés plusieurs fois…

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Avant de conclure ce test, il est important de noter que j’ai parfois rencontré quelques ralentissements, suivant le nombre de monstres et d’attaques de zone à l’écran. J’ai également eu, et c’est une première pour moi sur 3DS, des crashs du jeu à 3 reprises. Je suis peut-être un cas isolé, mais autant le souligner (je joue sur une 3DS classique, je ne sais pas ce qu’il en est pour les modèles plus récents)

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Malgré ses défauts, et une structure générale répétitive, Final Fantasy Explorers reste un titre qui vous occupera avec plus ou moins de ferveur selon votre degré d’attachement à la licence et votre envie de chasser du monstre. La profusion de missions, de classes à développer, de monstres à capturer, de héros à débloquer, et d’objets à fabriquer fera le bonheur des habitués du genre. Si le titre peut sembler simple dans un premier temps, les véritables défis n’arriveront que tard dans le jeu, mais seuls les joueurs les plus aguerris y parviendront.


L’avis de Skypirate :

PandaDono a parfaitement décrit les principales forces et faiblesses du jeu, alors j’insisterai davantage sur le côté hypnotique de cette aventure qui, malgré toutes ses carences, est parvenue à me retenir une bonne quinzaine d’heures de jeu. La profusion de quêtes, bien qu’ultra répétitives, offrira aux plus persévérants une sympathique distraction d’autant plus que le titre sait graisser notre fibre nostalgique avec des emprunts bien choisis. Le système manque malheureusement de technicité, et marteler la touche d’action en restant statique suffira le plus souvent à vous débarrasser de vos adversaires. Quelques variantes apparaissent parfois contre les eidolons, mais c’est clairement insuffisant pour ne serait-ce que titiller un Monster Hunter. Espérons que ce brouillon permettra à SQEX d’exploiter le concept avec un gameplay plus solide, et des ambitions rehaussées.