L’expérience du reboot de Tomb Raider s’est révélée marquante et nous avions généreusement salué son audace par un 5/5, galvanisés par une aventure trépidante, et magnifiquement construite. Si l’annonce de Rise of the Tomb Raider a été accueillie de manière contrastée à cause d’une exclusivité temporaire surprise, il est désormais acquis que les joueurs PS4 pourront y goûter dans un an.

Skypirate

 

Genre : Action-Aventure
Éditeur : Square Enix
Développeur : Crystal Dynamics
Consoles : Xbox 360 – Xbox One
Sortie française : 13/11/2015

Réminiscences du Yamatai

C’est très enthousiastes qu’on se remémore l’expérience du reboot qui avait habilement évité certains écueils grâce à un rythme haletant. De simple étudiante en archéologie, Lara se transformait sous nos yeux en une survivante, confrontée à l’indicible, prisonnière de l’île du Yamatai, génial terrain de jeu. La conclusion magistrale appelait une suite que Square Enix nous sert aujourd’hui avec de belles promesses sur le papier. Puiser davantage dans l’ADN de la licence pour combler les fans, et nous conter l’émancipation d’une Lara endurcie mais marquée.

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Oubliés le Yamatai et son rivage sinistre, Lara nous emmène cette fois aux confins de la Sibérie à la recherche d’une source conférant un pouvoir d’immortalité. Ce pouvoir divin est également convoité par une secte dangereusement armée, les Trinitaires, avec à sa tête un duo aussi archétypal qu’anecdotique. Alors que le premier opus profitait d’une écriture efficace, Rise of the Tomb Raider s’épuise dans des cut-scènes ennuyantes et enchaîne les poncifs du genre avec des séquences guimauve. Par ailleurs, le fil scénaristique dévoile trop vite ses cartes et mime désespérément son aîné avec un désagréable sentiment de déjà vu. À cet égard, le dernier tiers déçoit tant les développeurs nous resservent les mêmes plans et empruntent à la concurrence des scènes-clé.

Lara, la pilleuse de tombes

Le scénario n’est de toute façon qu’un prétexte pour explorer de gigantesques hubs superbement construits, et qui font tout le sel de cette suite. Davantage de verticalité, et un système de craft mieux pensé avec des items à ramasser un peu partout. Les joueurs moins patients auront vite fait d’exploiter l’instinct de survie de Lara pour afficher en surbrillance l’ensemble des collectables. En périphérie de ces aires gigantesques, Lara pourra explorer plusieurs tombes, la plupart totalement facultatives, pour améliorer son arsenal ou sa condition physique. Les puzzles sont pour la plupart simplistes, et reposent sur la gestion des éléments. Il n’empêche que le plaisir est sans cesse renouvelé à chaque fois que l’on arpente ces lieux hors du temps, et qui semblent ne pas avoir été foulés depuis des siècles. Lara n’aura de cesse de congratuler ses concepteurs en balançant des superlatifs enjoués, et il sera bien difficile de lui en vouloir.

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On ne peut malheureusement pas en dire autant de l’aventure définitivement moins inspirée que le premier opus. Elle enchaîne sans saveur les moments grandiloquents, et des phases de gunfight usantes. L’IA clairement défaillante vous laissera toutes les latitudes pour imposer votre style, et l’ennemi se laissera généreusement arrosé de cocktails Molotovs ou de grenades aveuglantes. Rise of the Tomb Raider intègre malgré tout quelques postures de furtivité mais dont l’utilité ne se fera sentir que trop rarement tant Lara dispose d’un arsenal conséquent pour se défendre.

Nous avons été davantage convaincus par les affrontements contre les bêtes sauvages, à savoir les loups, les ours, et autres tigres. Ils surgissent sournoisement et ne vous laissent aucun répit. Vous devrez crafter des flèches empoisonnées ou enflammées pour les faire reculer, et grimper dans les arbres pour les surprendre et prendre l’avantage. La palette de mouvements de Lara s’enrichit à ce titre de plusieurs nouvelles galipettes, et la belle peut désormais nager. Nous sommes encore très loin de la liberté offerte par les premiers titres de la série, mais cela permet au moins de renouer avec les traditions.

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A l’évidence, et malgré tous ses efforts, Rise of the Tomb Raider ne parvient jamais à tutoyer l’excellence du premier opus (à l’exception d’une scène assez osée), et interroge sur la suite que Crystal Dynamics devra donner à ce reboot de la série. À trop jouer la carte de l’accessibilité, et en reproduisant parfois trait pour trait le schéma de Tomb Raider, l’enthousiasme s’étiole et l’aura de Lara (sic) en même temps. Le soft ne manque pourtant pas d’atouts, et intègre des éléments nouveaux avec un certain talent, mais on attendait tellement plus de lui. À vaincre sans péril, Lara triomphe ici sans gloire…

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Test réalisé à partir de la version Xbox One